installation vidéo, 60 min. et édition 70 pages. 2024. étrangères productions avec le soutien de la DRAC Ile-de-France, le département du Val d'Oise et Artagon. 
Il s’agit d’une tentative d’imaginer un regard réciproque. Un regard qui articule la nature en nous et hors de nous, pour s'éloigner des dualismes qui nous divisent et nous enferment dans un temps linéaire. Les plantes nous accompagnent toute notre vie, nous tissons et retissons avec elles des relations subtiles, d’équilibres mouvants, imprévisibles et souvent invisibles. Pourtant, dans nos représentations, l’environnement non-humain reste souvent évoqué comme un cadre de l’expérience humaine, plutôt qu’un acteur à part entière. Si les problèmes environnementaux deviennent des problèmes de santé, c’est parce qu’il y a une continuité entre les corps à travers les processus qui maintiennent la vie. Comment regarder et faire ressentir les relations silencieuses et discrètes qui nous relient à la végétation ? Comment les liens avec le vivant se tissent et se créent dans ces espaces de vie que sont les hôpitaux gériatriques, des unités de soin longue durée ou les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes ? ​​​​​​​
Réalisation et image: Hanga Toth et Yohana Benattar Prise de son : Julie Barrier Montage :  Marianne Haroche Étalonnage : Fabo Tóth Mixage : David Trescos
Des tournages performatifs ont eu lieu durant plusieurs saisons de l’année 2024 dans quatre établissements. Nous avons souhaité que le dispositif cinématographique puisse faire naître des nouvelles relations et réalités qui n’existeront pas sans lui, qu’il complexifie et enrichisse les liens à ces lieux de vie. Chacun.e saisit le dispositif d’enregistrement à sa manière: pour parler, écouter les autres, sentir ou regarder autrement son environnement le plus proche. Ainsi, chaque participant.e guide le travail de réalisation des images filmiques. Le regard de la caméra est directement pris dans les relations multiples entre les êtres singuliers. Notre recherche réside dans l’élaboration des collaborations où chacun.e se positionne à partir de sa sensibilité singulière. 
Les images s’arrêtent, les flous de la vision se figent sur papier, cependant le temps se recompose sans cesse. Il vient pour habiter les images et les éloigner encore des logiques linéaires. Nous nous retrouvons dans un mouvement intensifié. Comment passe le temps dans les institutions de soin qui accueillent des personnes âgées? Comment partager ce temps mystérieux qui est le temps de la fin de vie? 
sous quel temps 70 pages (collection de 6 cahiers). 16 x 29 cm, novembre 2024. 
ISBN 978-2-9598862-0-1 
dans le cadre de la résidence expérimentale "cinéma botanique" Hanga Toth et Emie Portal 
La recherche-création est un mode d'activité qui fait naître un espace de transformation et d’émancipation, où le processus prime sur les produits livrables. « Ce qui est en jeu est bien la redéfinition du savoir. Car la recherche-création nous demande de nous engager directement dans un processus qui, dans bien des cas, ne va pas ou ne pourra pas être articulé dans le langage. Philosophiquement, cela implique une ouverture vers un pragmatisme spéculatif qui défie les compréhensions existantes d’où le savoir est situé et de ce qu’il peut ». Le pragmatisme n’est pas sa propre conclusion : ouvrir les possibles ne revient pas à installer une nouvelle théorie dominante. La recherche-création met directement en pratique le fait que les savoirs sont situés, que la connaissance est affectée par les relations, que le corps s’éprouve lui-même dans la rencontre avec le monde.