vidéo, en cours depuis 2024. avec le soutien d'étrangères production. 
Marécage comme méthode est une installation vidéo documentaire et spéculative. Elle crée un espace instable et mouvant où les corps se retrouvent dans un état de désorientation. Sans repères, sans sol, sans ciel, suspendus et protégés par la végétation et les eaux troubles.
Plongé.e.s dans un marécage à la fois réel et imaginaire, dans un état d’attention ouverte, nous observons les articulations entre les vivants qui se tissent dans le mouvement. Un paysage n’est jamais juste un paysage mais une manière d’être et de voir.
Il s’agit d’étudier le marécage par les mouvements qu’il rend possible. Ces écosystèmes nous font penser au-delà de la séparation des mouvements entre humains et non humains. Dilatation de soi, perte de limites ; ici, dans ce labyrinthe mouillé tout devient fluide,  les mouvements se rejoignent. 

Le marécage est un lieu qui transcende les dualismes, à la fois refuge et danger - paysage de décomposition et berceau des premières formes de vie apparues sur la terre. Il engendre des maladies et protège celles et ceux qui fuient les régimes autoritaires, l’oppression, l’invasion et l’esclavage. Situé à la marge, il est un perpétuel mélange, il renferme, nourrit, transforme. Dans le passé, les habitants passaient pour de potentiels ennemis de l’ordre social. Les pouvoirs publics, pour des motifs d’hygiène, de sécurité ou de confort, n’eurent de cesse, de faire disparaître ces lieux jugés insalubres afin de passer du chaos du marécage, de la boue, à l’eau libre et à la terre ferme. La destruction des marécages est toujours en cours en Hongrie par l’homme et le changement climatique qu’il a provoqué. 
 Le marécage filmé devient un espace chorégraphique qui distord et amplifie la perception et ainsi affecte le corps. L'installation crée une atmosphère somatique d’attention aux micro-mouvements.